Je suis un enfoiré. C’est-ce qu’on arrête pas de dire à mon sujet et, à vrai dire, ça ne me fait plus du tout ni chaud ni froid. A vrai dire, j’en ai rien à foutre. On est ce qu’on est et c’est pas à mon âge qu’on va changer mon sacré caractère de merde. De toute façon, c’est grâce à ça que je suis toujours là: je fais pas dans la demi mesure et je suis toujours mon instinct. C’est bien pour cela qu’on me nomme l’Exécuteur. C’est bien pour cela que les putains de vampires, les loups garous ou même les elfes me craignent. Ils savent bien qu’avec moi, ils n’auront jamais une autre chance. Car j’ai une règle d’or: « si tu me fais chiez, je te bute aussi sec. » Est-ce que ça fait de moi un pourri pour autant ? Je pense pas.. .Je suis un détective privé et je roule pour moi même. Et j’ai tout ce qui me faut quand on y pense. Un vieil appart tout pourri dans les bas fond d’Europa, une télé et le quartiers des putes non loin. Et j’ai aussi du boulot. Même si des fois, c’est calme, quand ça bourrine, ça bourrine. Dans ce cas là, je me retrouve dans des situations inimaginables. Et le pire, dans cette histoire, c’est que je suis toujours là.
Et dire que j’étais un ex de l’armée et un ex flic. Personne n’a jamais apprécié que je dise tout haut ce que les gens pensent tout bas. Déjà, quand je faisais mes classes, j’envoyais chiez mon supérieur et s’il n’était pas content, je lui explosais le bras ! Quoi ? Je déconne ? Allez voir le sergent Instructeur Mac Arthur ! Il se souvient encore de moi. Tout comme mes anciens coéquipiers de la Police…Bah quoi… Qu’est-ce qu’il y a de mal à faire sa propre loi quand la Loi déconne ? Si ça peut servir, je vois pas où est le problème.
De toute façon, je fais ce que je veux, quand je veux, où je veux et de la manière dont je le veux. Les autorités ont toujours tenté de m’envoyer des espions. Ça été du beau jeune homme, bien sous tout rapport à la grosse conne. Ils sont toujours vivants, je vous rassure. Mais ce qu’ils ont vu , mes méthodes, ils ont pas du apprécié, ni bien supporté. En tout cas, on me fiche la paix et , de temps en temps, on vient me voir pour une ou deux affaires. Si ça paie bien, j’y vais. Si la monnaie est à la hauteur de la culotte de ma grand-mère, j’y vais pas. Bah oui ! Dans Europa tout se paye…Surtout dans les bas quartiers. Mais là…C’est le moment que j’arrête de penser, faut passer à l’action. J’ai un mec à cuisiner…Quoi ? Qu’Est-ce qu’il a fait ? Oh rien de très original: un mec qui drague la gonzesse d’un autre et on me demande des preuves…Accessoirement, j’ai un petit bonus si je lui fais comprendre les choses. Je suis pas tortionnaire mais dans Europa - Dans les Dômes en général - il n’y a que la violence qui fait saisir certaines nuances. Tant mieux car torturer un pauvre type pour avoir mes infos ne me dérange aucunement. A vrai dire, tous les moyens sont bons pour avoir ce qu’on veut dans la vie.
Regardez moi comment l’autre tire sa petite affaire. Il ne s’en prive pas. Remarquez, suffit de voir la tronche de sa femme pour comprendre à quel point sa maîtresse est vraiment canon. Je sors de ma voiture et m’approche à petit pas. Discrètement, un œil à gauche et un œil à droite. Personne à l’horizon et mon intuition me dit que c’est la bonne. Alors, je fonce. Il est au troisième étage, chambre 221 de cet immeuble miteux. Pas de problème même si les marches grincent. De toute façon, c’est un lieu connu des spécialistes, un véritable endroit pour faire sa petite affaire sans se prendre la main dans le sac. Sauf que les habitués connaissent. Bah quoi ? Y a pas de mal à dire que je suis un habitué, je l’assume même. Maintenant, me voilà face à la porte et je me demande comment je vais procéder. Soudain, un cri de surprise…Je sens la merde d’ici venir. Je cherche pas à comprendre, je fonce dans le tas , je défonce la porte et que voilà ? La gonzesse en question est un vampire et elle commence à bouffer le bonhomme. A ce moment là, tous deux me regardent: le gars implore silencieusement ma pitié tandis que la vampire me jette un regard offensé. A me voir, elle doit pas savoir qui je suis. Putain de merde ! Voilà, une drôle de situation: j’étais venu coincer un mari infidèle et je me retrouve avec une pute de vampire qui bouffe le mari de ma cliente. Dans ce cas là, je cherche pas à comprendre. Le mec va devenir une merle un danger pour la société. Et elle…Même si elle a des droits, bah je l’emmerde ! Je sors donc mon flingue et je les regarde droit dans les yeux. Ils ont tous les deux compris. Presque comme si le mec me remerciait, il ferme les yeux. Quant à la vampire, elle me laisse un regards furieux et se prépare à se jeter dessus sur moi. C’est qu’une nouvelle, elle a pas conscience du mal qu’elle fait. Tant pis pour sa gueule, fallait pas me faire chiez ! Je tire. Deux balles. Une dans la tête du mec qui s’affaisse au sol, son cerveau tombant en lambeaux. Et une dans la tête du vampire. Elle tombe à terre mais elle est toujours là. Je cerce pas à comprendre, je lui décharge toutes mes balles dans le corps. À, elle crève. Son dernier regard se demande qui est l’enfoiré qui l’a tué. Puis, elle ferme les yeux. Pas besoin de lui dire que je suis John Malonne. L’Exécuteur. Comme d’habitude, quand je sors de la chambre, y a du bordel: et ça crie dans tous les sens, et ça hurle, et ça s’indigne. Mais, dans le fond, qu’Est-ce que j’en ai à foutre. On me paie pour une mission, je l’ai exécuté à ma manière. Je recevrais dés demain mon fric et peut être que je sauterais la femme du mort. Pas très catholique comme moyen mais si on veut survivre, faut être une saloperie… Ca tombe bien,j’en suis une…Et de la pire espèce…